L'association de défense des consommateurs UFC Que Choisir dénonce mercredi l'"improvisation la plus totale" après l'immobilisation de 800.000 véhicules supplémentaires équipés d'airbags Takata, considérés à risque, et demande une enquête sur "toute la chaîne de responsabilité".

( AFP / SEBASTIEN BOZON )
A l'approche des vacances d'été, le gouvernement a ordonné mardi l'immobilisation de 800.000 véhicules supplémentaires équipés d'airbags Takata, portant à 1,7 million le nombre de voitures immobilisées. Les voitures concernées par cette mesure de "stop drive" sont toutes celles équipées d'airbags à risque en Corse et en outre-mer ainsi que les voitures datant d'avant 2011 sur le territoire métropolitain hors Corse.
Le 11 juin, à Reims, une femme de 36 ans a été tuée par l'explosion de son airbag. Sa Citroën C3, construite en 2014, n'était pas concernée par une immobilisation jusqu'au changement d'airbag.
"On est quand même dans une sorte, malheureusement, d'improvisation la plus totale puisque ça fait quatorze mois que ça dure. Et l'an dernier déjà, la difficulté était de nous dire, quand on réclamait en urgence plus de réparations, que les lignes de réparation, c'était embouteillé. Donc en un an, c'est regrettable qu'il n'y ait pas eu de solution qui ait été prise", a déploré Marie-Amandine Stévenin, la présidente de l'association, au micro de franceinfo.
"Il n'y a aucune mesure qui était prise par les constructeurs qui semblait répondre à l'urgence et au caractère grave de la situation", a-t-elle ajouté.
"On voit bien que l'analyse des risques qui avait été faite n'était pas tout à fait fiable, puisqu'on continue à avoir des accidents mortels, qui plus est dans des zones où on nous disait l'an dernier qu'elle n'était pas un risque puisque Reims était au dessus de cette ligne Nord-Sud qui avait été tracée un peu arbitrairement", a souligné Mme Stévenin.
Elle a rappelé que l'UFC Que Choisir avait déposé plainte, en début d'année, contre Stellantis "et ensuite contre les autres constructeurs car il y a aussi BMW, Volskwagen, Mercedes, Toyota, qui sont concernés". L'association avait également demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire.
"On a un organisme en France, c'est le gendarme des constructeurs, un service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs, on aimerait savoir quel rôle il a joué. On demande que toute la chaîne de responsabilité soit sont enquêtée, soit analysée", a déclaré Mme Stévenin.
Selon elle, un consommateur "doit avoir l'assurance quand il fait l'objet d'une procédure +Stop drive+, qu'il va bénéficier soit d'un véhicule de courtoisie, soit d'une solution alternative, en ayant le remboursement des frais de location (d'une voiture), en ayant le remboursement des frais de billets de train, d'abonnements".
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